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31 octobre 2008

[Detective Conan] Okaeri (chapitre 3)

heixkazu_copie




Mangas: Detective Conan
6 Chapitres (5 + 1 épilogue)
Pairing: HeijixKazuha

Disclaimer: les personnages appartiennent à leur auteur respectifs.


Okaeri:
Chapitre 3

Lorsque Kazuha aperçut la silhouette de son ami d’enfance pénétrer dans la salle de réunion, elle plaqua sa main contre sa bouche afin de retenir un cri de surprise. Certes, Otaki lui avait assuré que quelqu’un qu’elle connaissait bien viendrait résoudre cette enquête, et il fallait aussi avouer qu’elle avait beaucoup espéré que cette personne soit Heiji, mais le voir apparaître si soudainement après tant d’année de séparation la mettait tout de même dans tous ses états. Elle essaya de calmer sa joie et son trouble à la vue de son ami, et s’autorisa à repenser à leur séparation...

Dix ans auparavant, par une douce matinée de printemps, Kazuha avait pénétré dans la chambre d’Heiji, essayant au maximum de retenir ses larmes et d’empêcher son cœur d’exploser. L’adolescent était attablé à son bureau, une feuille sous les yeux, les mains sur les tempes et les sourcils froncés. Il n’avait pas entendu son amie entrer, et elle était d’ailleurs restée quelques instants, immobile à l’observer. Il n’avait toujours pas remarqué sa présence, toujours penché sur son petit bout de papier.

« Heiji… » Avait-t-elle murmuré.

Il avait retourné la tête dans sa direction.

« _ Depuis quand tu es là ?
 

_ Quelques secondes… Heiji… j’ai quelque chose à te dire… »
 

Ses joues s’étaient empourprées, et elle avait posé son regard en direction du sol, n’arrivant pas à le regarder droit dans les yeux. Lui était resté dubitatif devant l’attitude de son amie. 

« _ Euh ok. Mais attend quelques minutes s’il te plait. »
 

Kazuha avait relevé les yeux vers son ami, sous la stupeur et l’incompréhension. D’un pas lourd elle s’était approchée du bureau et avait regardé la fameuse feuille qui retenait toute l’attention du détective, par-dessus son épaule. Elle avait écarquillé les yeux quand elle vit un tableau de neuf cases sur la feuille, constitué de chiffres et de lettres, avec des notes gribouillées au crayon à papier dans les coins. Une main sur la hanche, elle avait arraché le papier des mains d’Heiji pour le cacher derrière son dos. Le détective s’était levé d’un bond, plongeant un regard dur et sévère dans celui de Kazuha, tout aussi noir que le sien. Il avait essayé tant bien que mal d’attraper le bout de papier, mais l’adolescente avait esquivé son ami tant bien que mal. Exaspéré, le garçon avait froncé les sourcils et s’était adressé à son amie d’enfance d’une voix posé, mais cachant mal l’énervement qui l’avait gagné.

« _ Kazuha, rends moi cette feuille.

_ Je ne te la rendrais qu’après que tu ne m’ais écouté.
Avait elle répondu d’une voix ferme.

_ Arrête, ce n’est pas drôle, idiote ! Je dois avoir résolu cette enquête avant demain. Je peux bien t’écouter après non ? Ça ne doit pas être si important de toute manière… »



La lycéenne se sentit alors vaguement vaciller. Son cœur battait alors de plus en plus vite, de tristesse et de rage cette fois. Alors qu’elle s’était décidée à tout lui dire, tout ce qu’elle ressentait depuis tant d’années, mettant de côté son orgueil et sa honte, il lui parlait d’énigme ? Elle lui avait jeté sa feuille à la figure, rouge de colère, des larmes dégoulinant abondamment sur ses joues. Heiji avait écarquillé les yeux devant l’expression de son amie. Il ne lui avait jamais vu une telle expression, mêlant fureur, tristesse et…déception ? Il s’était trouvé décontenancé, ne sachant pas ce qu’il devait dire ou faire pour calmer la jeune fille. Elle ne lui avait pas laissé le temps de réfléchir d’ailleurs, le noyant sous un flot de reproche.

« _ Alors comme ça je suis moins importante que tes stupides enquêtes ?! Tes énigmes passent avant moi, que tu connais depuis dix ans ? Je savais que tu étais un otaku des enquêtes, mais pas à ce point… A chaque fois c’est pareil !! C’est les énigmes d’abord, et moi ensuite !

_ Kazuha… Qu’est-ce que…

_ Non, laisse-moi finir. Et moi qui avais quelque chose d’important à te dire, et bien tant pis ! Je suis déçue Heiji… Je te pensais moins obsédé et plus humains… Résous cette stupide énigme, et oublis moi, puisque je ne suis pas si importante que ça ! Idiot, idiot, idiot !! »
 

Et sans lui laisser le temps de répliquer, elle quitta la pièce, laissant un Heiji stupéfait. Il avait essayé de la retenir, mais elle lui avait claqué la porte au nez, manquant de lui écraser les doigts. Il avait couru dans la maison, essayant de la rattraper, glissant sur le plancher au passage, mais elle avait quitté la demeure des Hattori avant qu’il n’ait pu lui dire quoi que ce soit. Pensant que c’était qu’une petite dispute de passage, il avait arrêté de l’appeler toutes les dix secondes, tombant tout le temps sur sa messagerie. Et comme ils étaient en vacances d’été, ils ne se virent pas du tout suite à cette dispute. Pourtant, un matin, alors qu’il était avec son fameux client, celui au message secret, il reçut un appel de sa mère…

« _Heiji ! Que fais-tu ?! Les Toyama vont bientôt partir !

_ Quoi ? Mais de quoi tu me parles ?

_ Kazuha-chan ne te l’a pas dit ? Pourtant quand je l’ai vu sortir en pleurant l’autre soir je pensais que…

_Me dire quoi maman ?!
Coupa-t-il en levant la voix.

_ Et bien les Toyama déménage dans quelques minutes dans le sud… Tu… Heiji ? Heiji ?! »

Lorsqu’il avait entendu les mots « Toyama » et « déménage », il avait raccroché et quitta son client en trombe. Il avait pianoté nerveusement le numéro de son amie sur son portable, mais il était constamment tombé sur la messagerie.

« _Merde… Merde…MERDE !!! » Avait il pensé.

Il avait couru le plus vite qu’il avait pu, empruntant le TGV, le train, et tous les moyens de transports qu’il avait pu pour parvenir jusqu’au domicile des Toyama. Trop tard malheureusement, ils étaient déjà partis sans que le garçon n’ait pu parler à Kazuha.

Puis les années s’étaient succédées. Kazuha avait bien voulu garder sa rancœur et sa colère de côté pour reprendre le contact avec son ami d’enfance, mais son père le lui avait interdit. Ils avaient déménagés pour permettre à son père de retrouver un dangereux mafieux et sa bande, allant jusqu’à prendre des noms d’emprunts, protégés par la police locale. Mr Toyama ne voulait pas que sa fille contacte Heiji car connaissant ce dernier, il se serait lancé à corps perdu dans cette enquête, mettant jusqu’à sa vie et celle de sa fille en danger. Alors qu’elle était sortie de l’université et qu’elle était rentrée à Osaka, son premier désir était de retrouver Heiji. Elle n’eut pas de grand mal à le retrouver, il était connu dans toute la ville. Mais lorsqu’elle c’était apprêté à frapper devant la porte du bureau du détective, une femme en était sortie au même moment. Kazuha s’était trouvée troublée devant une telle apparition, persuadée que son ami était toujours célibataire. Mais cette femme la regardait avec une telle surprise que Kazuha ne s’était pas attardée, et c’était aussitôt enfui en courant. Voyant que sa fille n’oubliait toujours pas son ami d’enfance, ne souhaitant pas le revoir pour ne pas troubler son ménage disait-elle, il lui avait présenté le fils d’un vieil ami de leur famille, qu’elle accepta d’épouser pour oublier son cher détective…

Maintenant qu’elle repensait à tout ça, elle se trouvait vraiment idiote de n’avoir pas pu frapper à la porte du bureau malgré la présence de cette femme, de n’avoir pas pu attendre patiemment qu’Heiji ait fini de résoudre son enquête pour lui avouer le flot de sentiment qui l’habitait. Tout avait été de sa faute à elle, elle qui avait choisi la fuite plutôt que l’affrontement entre son ami d’enfance et elle. Elle s’en était terriblement voulu, lorsqu’elle avait déposé l’invitation à son mariage dans la boîte aux lettres d’Heiji. Mais maintenant qu’elle l’avait devant les yeux… La même rivière de sentiment qui l’avait submergé lorsqu’elle s’était décidée de lui avouer ses sentiments dix ans plus tôt, la noyait. Elle l’observait, et ceci lui faisait sentir le rouge lui monter aux joues, pour une raison qu’elle ignorait elle-même. Il avait changé. Son teint était toujours aussi halé, ses cheveux toujours d’un noir corbeau, et son regard toujours aussi vif… Mais il avait désormais une démarche et une allure qu’elle ne lui connaissait pas, il donnait un air plus adulte, plus homme. Lui, la regardait intensément, la forçant du regard à plonger ses yeux dans les siens. Elle détourna la tête, pour examiner ses pieds. Elle était partagée par plusieurs sentiments. Tout d’abord, la joie de ses retrouvailles, l’envie de courir vers lui et de se chamailler encore avec lui comme lorsqu’ils étaient lycéens. Ensuite, la peur et le doute, qu’avaient provoqué ses années d’absences, et cette femme qui l’avait accueillit quelques années plus tôt au bureau d’Heiji... Elle secoua la tête, essayant de sortir toutes ses pensées de sa tête. Pourtant elle ne pouvait empêcher son cœur de battre à cent à l’heure.

Heiji ne portait son attention sur personne d’autre que Kazuha. Ses mains devinrent moites, et il ne savait pas comment réagir à sa vue. Il l’observait sous toutes ses coutures. Son teint pâle, qui n’avait pas bronzé aux fils des années, ses yeux verts, de ce vert émeraude si envoûtant et profond. Il jurerait qu’elle avait grandit, pas énormément, mais assez pour qu’il le remarque. Ses cheveux avaient poussés, et dansaient sur ses épaules, détachés. Elle avait embelli durant ses dix années, ce qui avait déconcerté le détective d’Osaka en entrant. Il avait bien remarqué qu’elle était gênée, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. S’en voulait-elle pour ses dix années sans nouvelles, autant que lui s’en voulait pour ces quelques minutes où il avait refusé de l’écouter ? Ou alors était-ce…autre chose ? Il ne savait le dire. Il regrettait encore de ne pas l’avoir écouté lorsqu’elle avait à lui dire cette chose « importante ». Heiji pensait tout de même qu’elle aurait pu lui donner des nouvelles, ou au moins lui communiquer son adresse. Mais le déménagement des Toyama était un sujet qui avait mis longtemps Heiji et son père Heizo en conflit, ce dernier ne voulant rien dire à son fils, pour le protéger. Sachant qu’il ne pouvait compter sur son père, il avait entrepris des recherches mais le nom « Toyama » ne figurait sur aucun registre des grandes villes du sud, ou alors ce n’était pas ces Toyama que le garçon recherchait. Il c’était alors résigné en essayant d’oublier son premier amour disparut dans la nature, à contrecœur. Mais toutes les petites amies qu’il avait pu avoir le quittaient rapidement, lui reprochant cette absence et cette habitude à penser à une autre qu’elles. Mais maintenant, cette autre, celle qui occupait ces pensées était en face de lui…Au bras d’un autre…



Lorsque le détective était entré, toute l’assemblée c’était tue, attendant une parole de la part du commissaire, ou du détective. Otaki énonçait une nouvelle fois les faits, présentant par la même occasion Heiji aux cinq personnes présentes. Mais les deux amis d’enfances ne l’écoutaient pas. Ils restaient tout deux sans voix, à s’observer mutuellement sans prononcer un mot. Rei, remarquant l’attitude étrange de sa fiancée, posa sa main sur son épaule, la faisant sortir de ses pensées. Il lui murmura quelque chose à l’oreille qu’il ne réussit pas à entendre, et à ces mots Kazuha se mit à sourire. Son fiancé descendit ses mains plus bas, caressant le dos de son amoureuse d’une main tendre mais assurée. Elle, ne savait plus ou se mettre, entre Rei qui se montrait un peu trop intime dans une telle situation, et l’apparition d’Heiji. Lui, d’ailleurs, fronça les sourcils, et serra sa main contre son jean. Il n’appréciait pas vraiment les manières de ce Rei, mais il ne pouvait pas intervenir et montrer son mécontentement, contrairement à d’autres fois dans le passé. Tout ce qu’il se contenta de faire, c’était de se retourner vers Otaki, et il commença à poser quelques questions aux suspects.
 

« _ Donc récapitulons…commença-t-il, Mr Kamishi, que faisiez-vous au moment du meurtre ?

_ Eh bien j’étais parti dans ma salle de cours, afin de chercher des cours que j’avais oublié la veille. Malheureusement, personne ne peut le prouver, j’étais seul.

_ Bien, et vous Mr Tonichiwa ?

_ J’étais dans la salle de réunion avec Mr. Nayasu. Nous attendions nos collègues et nous discutions, notamment de son mariage.
 

A ses mots, Heiji se renferma quelques secondes, mais Otaki avait tout de même deviné son trouble, et regarda son ami avec un élan de compassion dans le regard.
 

«_ Mme Imari ?

_ J’étais aux toilettes à ce moment là, et vous pouvez vous douter que personne ne peut témoigner.

_ Hum… Et toi Kazuha ? »
 

Cette dernière sursauta légèrement à l’annonce de son nom, surtout qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’il l’appelle par son prénom, marquant une certaine distance entre elle et ses collègues. Au même moment, Rei la serra légèrement contre-elle. Il avait compris que ce détective entretenait des liens étroits avec sa fiancée, et bien qu’elle lui ait beaucoup parlé de son ami d’enfance, il trouvait leur trouble mutuel plus que suspect. Le professeur souhaitait bien montré à ce détective prétentieux que c’était lui son fiancé, et qu’il n’avait pas à marcher sur ses plates-bandes. Kazuha échangea un regard avec Otaki avant de répondre.
 

« _ Je prenais l’air dehors, dans la cour. Et comme Kamishi et Imari, personne ne peut prouver ceci. » Murmura-t-elle.

Heiji pesta intérieurement. Il avait espéré jusqu’au bout que Kazuha ait un alibi, que quelqu’un pouvait prouvait qu’elle n’était pas coupable. Mais malheureusement non. Il devait prouver son innocence, et vu comment avait démarré l’enquête, ça n’allait pas être évident. Mais à ce moment là, Akane Imari écarquilla les yeux en direction de Kazuha et s’écria :
 

« _ Mais au faites Kazuha… En arrivant tu es bien entré dans le bureau de Mr Sageshita !»

 

 

 

 

A suivre...

 


 

Les notes de lecture se feront au dernier chapitre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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