[Naruto] Pile ou Face (chapitre 2)
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Manga: Naruto
Nombre de Chapitre Indéterminé.
Pairing: ShikamaruxTemari
Disclaimer: les personnages appartiennent à leur auteur respectifs, Masashi Kishimoto.
Pile Ou Face:
Réflexions et confidences
Temari soupira, debout sur le toit du palais. Elle regardait d’un air vide et rêveur le soleil se lever sur Suna. Le village était recouvert d’une douce teinte rougeâtre et quelques rares habitants se levaient. Le ciel était orangé et aucune présence de nuage ne laissait présager une mauvaise journée. Le temps allait être magnifique. Et même s’il n’était que 7h du matin, Temari enleva un châle qu’elle portait sur ses épaules pour se couvrir de la brise fraiche matinale. Au village du vent, on était habitué mais les ambassadeurs des autres villages ninjas étaient toujours impressionnés par la chaleur agressive du désert. Temari était plongée dans ses pensées, et n’entendit même pas qu’une personne se tenait derrière elle et l’observait.
_ Temari… murmura la voix derrière elle.
Elle sursauta et se retourna. La voix était grave, sans vie et plate. Elle l’avait reconnu immédiatement. Mais un réflexe l’avait forcé à tourner la tête et à fixer le garçon qui se tenait derrière elle.
Gaara. Gaara, le cinquième Kazekage. Son petit frère. Il se tenait debout, et s’approcha d’elle d’une démarche élégante et précise. Ses yeux verts, cernés de noirs, la fixaient sans un mot. Temari soutint son regard quelques instants, plongeant dans les yeux verts dans ceux de son frère, qui lui rappelaient ceux de leur mère. Un silence pesant s’installa entre eux, que Gaara n’avait pas l’air de vouloir combler. La blonde mit fin à ce silence trop lourd, et dit sur un ton anodin :
_ Gaara, tu te lèves bien tôt.
_ Comme tous les matins. Lui répondit-il d’un ton sec et neutre.
Temari sourit et se raidit. Bien que depuis le combat contre Naruto, Gaara était plus accessible et la terrifiait moins, il n’en restait pas moins aussi distant qu’avant par moment. Un second silence s’installa, que cette fois la voix grave du Kazekage coupa au grand étonnement de sa grande sœur.
_ Que t’arrives-t-il Temari ? En ce moment, tu es rêveuse, triste et souvent plongée dans tes pensées. On doit te répéter plusieurs fois quelque chose pour que tu daignes répondre. Que t’arrives-t-il ?
Le ton de sa voix n’était ni désespéré, ni interrogateur. Il était plat, comme toutes les phrases qu’il prononçait. La kunoichi ouvrit la bouche, pour la refermer, et se retourna pour continuer sa contemplation du village. Elle s’accouda aux rebords qu’il y avait sur le toit, et Gaara la rejoignit. Ils étaient proches, leurs coudes se frôlaient mais cette proximité ne les gênait pas. Gaara observa tout d’abord le visage de sa sœur, coloré de toutes sortes de sentiments et des rayons du soleil qui lui donnait une teinte orangée. Sa sœur était belle, on le lui avait souvent dit. Mais son visage recouvert par la couleur du soleil lui donnait un air gracieux et calme que peu de gens lui connaissait. Elle ressemblait à ses petites poupées japonaises au teint blanc, si fragiles… Puis il jeta son regard sur le village qu’il protégeait. Il y avait plus de ninjas dans les rues, chacun s’attelant à ses tâches et se saluant d’un signe de main bref. La brise matinale avait mourut dans l’air, et seule la chaleur oppressante était présente, ne dérangeant aucunement les habitants du village ninja du Désert.
_ Ça ne t’intéresserait pas. Murmura Temari.
Gaara détacha son regard du village pour le poser sur sa sœur. Elle ne le fixait pas et continuait à regarder d’un air vide le désert qui s’étendait à perte de vue devant eux. Gaara fronça les sourcils qu’il n’avait pas, et attendit une réponse de son aînée. Cette dernière, malgré ses paroles, mourrait d’envie de se confier à son jeune frère. Mais elle le connaissait. Désormais, ce qui l’intéressait c’était l’avenir de leur village. C’était louable et elle était fière de lui, mais elle ne pensait pas que les malheurs silencieux de sa grande sœur ne l’intéresseraient. Au pire, il cacherait un profond ennuie.
_ Si tu ne me dis pas, je ne saurais pas si ça m’intéressera ou non. Lui répondit-il simplement.
Temari sourit à son frère, et leurs regards se rencontrèrent. Elle lui raconta son arrivée à Konoha, la rencontre avec cette Shiho, ce sentiment étrange de tristesse et de trahison qu’elle avait ressentie quand elle avait surpris Shikamaru et la bibliothécaire. Elle lui raconta même, à son grand étonnement, le baiser passionné qu’ils avaient échangé dans la forêt. Gaara l’avait regardé dans les yeux pendant toute son explication, sans sourciller ni montrer un quelconque sentiment. Le monologue de la jeune femme terminée, un silence gênant s’installa, le troisième en dix minutes de discussion. Gaara demanda enfin :
_ Et pourquoi parais-tu triste ?
Temari ne sut tout d’abord pas quoi répondre. Les sentiments s’entrechoquaient dans sa tête, les questions lui envahissaient l’esprit et aucune réponse ne lui venait.
_ Je ne sais pas ce que je ressens. Pourquoi je me suis sentie mal lorsque je les ai vus ? Pourquoi est-ce que ce baiser m’a paru si…magique ? Pourtant tous les baisers sont merveilleux non ? Et qu’est-ce que je dois faire maintenant ?
Temari se parut un peu honteuse de se confier ainsi à son jeune frère. Habituellement, c’est Kankurô qui tenait ce rôle. Mais elle ressentait quelque chose avec Gaara qu’elle ne ressentait pas avec son deuxième frère. De la confiance, de la protection… Après toutes ses années où elle était terrifiée par l’esprit qui habitait le corps de son jeune frère, elle se sentait bien avec lui. Plus qu’avant, elle voulait le protéger, lui et Kankurô. Ses deux frères, sa seule famille. Et c’était pareil pour les deux garçons. Après le combat contre Naruto, comme si rien n’était ils avaient essayés de renouer des liens fraternels, le marionnettiste et elle, avec leur frère. Aussi avait-elle pleuré de joie le jour où elle a vu Kankurô s’entraîner au lancer de kunaïs avec Gaara, sans qu’aucune peur n’ait ternie le visage du marionnettiste. Il riait même, et elle était sur d’avoir vu leur Kazekage avec un fin sourire aux lèvres. Mais elle sentait aussi qu’elle pouvait se confier à son frère sur ces sentiments, le soupçonnant d’avoir une relation plus qu’amicale avec la jeune Matsuri, une chunnin de Suna. Contrairement à elle, qui n’avait vécu que dans les combats ninjas, les blessures et la douleur.
Un fin et doux sourire se dessina sur les lèvres de Gaara, après qu’elle lui ai confié ses peurs et ses doutes. Il releva quelques mèches de ses cheveux rouges en batailles, laissant le soin à Temari de lire sur le front de son petit frère le symbole de l’Amour. Les joues de la jeune kunoichi se teintèrent d’une douce couleur rougeâtre, presque plus rouge que le soleil se levant en face d’eux. L’Amour… Elle était amoureuse de Shikamaru ? Contrairement à ce qu’elle aurait pu penser, cette pensée ne la choqua pas. Elle s’était posé la question. Mais la réponse ne lui avait jamais paru aussi claire.
Gaara fixa le village une nouvelle fois, et prit la parole.
_ Je suis le Kazekage du village de Suna. Mon rôle est de protéger au péril de ma vie les habitants du village. Les ninjas, les enfants, les anciens, Matsuri, Kankurô, toi. Mais avant tout, je veux que vous soyez heureux et que les enfants de Suna grandissent en paix. Et toi plus que d’autres, je veux que tu sois heureuse. Parce que tu es ma sœur. Que ça soit à Suna, à Konoha ou n’importe où ailleurs. A nos côtés ou non. Tout ce qui importe, c’est que tu sois heureuse. C’est également une forme d’amour.
Un sourire se dessina sur les lèvres de Gaara, alors que la voix grave de ce dernier se grava dans la mémoire de Temari. Qu’elle soit heureuse… Elle était heureuse à Konoha, auprès de Shikamaru, plus qu’avec n’importe qui d’ailleurs. Et elle ne s’en était pas rendu compte. Elle l’aimait. Avant ce sentiment lui avait semblé ridicule, pour les faibles. Mais lorsqu’amour est lié à Shikamaru, Temari avait l’impression que, contrairement à ce qu’elle pensait avant, c’était une force et non une faiblesse.
_ Mais… Comment devrais-je réagir quand je le verrais ?
_ Dis lui. Répondit-il. Tout ce que tu penses. Ce que tu veux. Que c’est à ses côtés que tu veux être heureuse.
Elle sourit tendrement à son frère qui ne la regardait pas. Elle se sentait beaucoup mieux après lui avoir parlé. Et elle pensé même que Gaara ne s’était pas ennuyé de ses confidences. La situation amusait maintenant Temari, qui était la grande sœur qui se faisait consoler par son petit frère. Elle posa sa tête sur l’épaule de Gaara et sa main sur son bras. Il ne réagit pas à cet élan soudain d’affection de la part de sa sœur. Lui comme elle n’était pas très tactiles, et n’avait encore jamais était aussi proche physiquement qu’à cet instant. Mais il l’a laissa faire et continua à voiler du regard son village. Il entendit à peine sa grande sœur lui murmurer :
_ Merci Gaara…
***
_ Galère…
C’était le dixième ‘‘galère’’ que Shikamaru Nara soupirait en dix minutes. Choji, son meilleur ami, se tenait assis à ses côtés et mangeait des chips alors que Shikamaru était allongé et observait le ciel d’un air rêveur. Ils étaient installés confortablement dans un champ en bordure de Konoha, où pissenlits et herbes sauvages poussés à perte de vue. Une scène tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Cependant, ça faisait plus de quatre minutes que les nuages pour lesquels son ami était venu avait disparu de leur champs de vision. Et pourtant, le stratège restait là, à fixer le ciel et à répéter depuis dix minutes le même mot. Comme si la disparition de ces chers nuages ne l’avait pas indisposé le moins du monde. Choji le fixait, les sourcils froncés formant une petite ride au dessus du nez. Il se décida enfin à secouer l’épaule de son ami, qui tourna la tête vers lui, l’air ennuyé qu’il arbore habituellement sur le visage. Silencieusement, il demande à son ami la raison pour laquelle il l’avait sorti de ses réflexions.
_ Shikamaru, les nuages ont disparus.
L’interpellé fronça les sourcils, se leva sur un coude et leva les yeux au ciel pour constater avec désarroi la vérité que lui dévoilait son ami.
_ Ah merde, je n’avais pas remarqué…
_ J’avais vu. Se contenta de répondre le garçon enveloppé.
Shikamaru se releva et s’assit les jambes croisés, les mains étirant son visage et il soupira une nouvelle fois un ‘‘galère’’ qui interpella Choji.
_ Shikamaru, ce ne sont pas la disparition des nuages qui est galère, n’est-ce pas ?
Shikamaru plaça sa main sous son menton et sourit malicieusement. Comme toujours, Choji lisait en lui comme dans un livre ouvert.
_ Non, tu as raison.
Choji prit son paquet de chips et l’entama, montrant à son ami qu’il avait toute son attention. Ce dernier remarqua amusé qu’il était vraiment un ventre sur patte. Après avoir sentit la brise fraîche lui caresser le visage, il murmura dans un souffle :
_ J’ai embrassé Temari.
Choji faillit s’étouffer avec une chips. Est-ce qu’il avait bien entendu ? Est-ce que son ami avait bien prononcé les mots ‘’embrasser’’ et ‘‘Temari’’ ? Devant l’air surpris de son meilleur ami, Shikamaru ricana et dit d’un ton moqueur :
_ Bah quoi ? Tu fais souvent ça avec Ino.
Le teint de l’Akimichi prit une teinte plus que rouge. Shikamaru s’inquiéta et commença à penser qu’il s’était vraiment étouffer. Mais ce n’était pas le cas c’était une teinte de gêne et de surprise qui colorait le visage de son ami. Laissant quelques instants ses chips de côté, il balbutia :
_ Que… Co… Comment es-tu au courant ?
Shikamaru sourit d’amusement.
_ Vous n’êtes pas vraiment discret faut dire. Seul Naruto n’a pas découvert le pot au rose. Il est long à la détente…
Choji n’osa pas croiser le regard de son meilleur ami. Alors tout le monde était au courant ? Par gêne et par timidité, les deux amoureux avaient préférés cacher leur relation jusqu’au moment où ils auraient plus confiance en eux pour se dévoiler aux autres.
_ Mais on ne parle pas de moi ! se reprit-il. Shikamaru, tu as embrassé Temari ?
_ Ouais.
Un silence s’installa alors. Le Nara s’était rallongé, les bras croisés derrière sa tête, un bâton entre les lèvres qui simulait une cigarette. Choji sourit d’aise. Son ami avait enfin franchi le pas. Il se doutait depuis quelques temps que Shikamaru ressentait plus que des rapports professionnels et amicaux envers la jolie blonde du sable. Et il pensait que ce n’était qu’une question de temps avant que son ami ne se déclare. Mais il avait été plus rapide que prévu.
_ Et ? Demanda l’Akimichi, désirant obtenir plus d’information.
_ Et rien. Répondit Shikamaru.
Le vent souffla au même moment, comme si les éléments souhaitaient partager les sentiments de Choji : l’incompréhension et la déception. Les cheveux du Nara lui arrivèrent dans les yeux, et il marmonna un énième galère que son ami ne comptait plus. Choji, lui, rassembla ses idées : Il avait embrassée la Kunoichi de Suna, mais n’avait rien fait ensuite ? Il savait son ami empoté et maladroit, mais à ce point…
_ Quoi rien ? Tu l’aimes non ?
Shikamaru sourit tout en continuant à fixer le ciel. C’est vrai que Choji et lui se connaissaient depuis bien longtemps. Et dès les premiers regards, l’amitié était née. Pas étonnant que Choji sache tout de lui, même sans mot. Lui-même avait été le premier à connaître les sentiments que Choji éprouvait à l’égard d’Ino sans que son ami ne lui ait rien dit. L’amitié était vraiment quelque chose d’étrange pour relier des gens au point même qu’on arrive à décrypter les pensées les plus secrètes de l’autre.
_ Ouais, j’crois bien… marmonna-t-il dans un souffle, comme si prononcer cette phrase lui avait couté tout l’or du monde.
Choji ne put retenir un sourire de satisfaction. Il le savait. Ino aussi l’avait certainement deviné, elle l’avait déjà taquiné gentiment au sujet, sur lequel il était resté impassible.
_ Et donc que s’est-il passé ?
_ Rien. Elle est partie après qu’on se soit embrassé.
Choji tombait des nus, Shikamaru avait également du mal à comprendre. Temari était certainement gêné par ce qu’il s’était passé, ce qui l’avait poussé à partir rapidement, le laissant gentiment en plan dans la forêt. Il ne lui en avait pas voulu, lui-même avait préféré resté seul après ça. C’était la première fois que ses pensées, si ordonnées et logiques soient celle du génie, avaient été aussi chamboulé. Il lui avait fallu du temps avant que son cerveau ne redémarre, malgré le fait que la blonde du sable la hantait toujours.
_ Tu lui as dit que tu l’aimais ?
Shikamaru se tut. Il lui avait dit qu’il préférait les filles galères. Avait-elle comprit qu’il parlait d’elle en particulier ? Certainement, elle n’était pas si bête et elle était la seule qu’il appelait par ce surnom affectueux. Car c’était un surnom affectueux, même s’il n’en avait pas l’air. Mais c’est vrai qu’il ne lui avait pas dit clairement un ‘‘je t’aime’’ en bonne et dû forme. Il n’était pas comme Naruto, qui avait crié partout à une époque lointaine qu’il aimait sa Sakura. Désormais, Sakura avait été remplacée par Hinata, au grand plaisir de cette dernière.
_ Non pas vraiment.
Choji soupira. Le stratège était vraiment irrécupérable. Son cerveau chauffait à deux cent à l’heure durant les missions, mais pour ce qui concernait l’amour ou les filles, il était complètement à côté de la plaque. Il avait du lui sortir un truc bizarre et assez ambigus comme pseudo-déclaration. Mais Choji ne releva pas, s’inquiétant plutôt de l’état de son ami qui répéta encore un ‘‘galère’’.
_ Mais alors qu’est-ce qu’y te tracasse ? Tu pourras lui avouer tes sentiments à votre prochaine entrevue. Tu as peur du rejet ?
Non, il n’avait pas peur de ça. Enfin pas complètement. Il serait anéanti, évidemment, si la jeune femme lui annonçait que non, entre eux ce n’était pas possible. Mais il avait bien sentit qu’il y avait quelque chose lorsque leurs langues s’étaient entremêlées, lorsqu’elle avait agrippé doucement ses cheveux attachés, et lorsqu’il avait caressé du bout des doigts le dos de Temari. Plus que du désir, plus que de l’amour. C’était plus fort, il l’avait compris. Mais ce qui le tracassait, c’était plutôt…
_ Je ne sais pas comment je dois réagir la prochaine fois que je la vois. Dois-je lui dire de but en blanc que je l’aime ? Dois-je l’embrasser, devant tout le monde ? Elle ne m’a pas dit clairement ce qu’elle pensait de moi, même si elle avait pleuré… -Choji ne comprit pas cette dernière phrase, mais ne le coupa pas- Dois-je joué le macho ? Dois-je faire comme si rien n’était ? Je suis perdu.
C’était la première fois que Shikamaru Nara montrait à Choji son impuissance et son angoisse. Et tout ça pour une jolie kunoichi blonde. Choji sourit tendrement à son ami et lui donna une tape amicale sur l’épaule.
_ Soit celui qu’elle connait habituellement. Soit le flemmard qui répète des ‘‘galère’’ à longueur de journée. Les choses s’éclairciront le temps venu.
Ils se sourirent, et Shikamaru chuchota une phrase, qui se perdit dans le souffle du vent :
_ Merci Choji.
A suivre…